L’accord d’un accordéon est relativement stable dans le temps : on peut ainsi jouer à tout moment sans avoir besoin de l’accorder (contrairement aux instruments à cordes, par exemple, qu’il faut accorder à chaque fois que l’on veut jouer). Et au bout de quelques années, il en sera de même, l’instrument « sonnera » toujours, à la moindre sollicitation. Ceci étant, la hauteur de son des lames « bouge » quand même, et il n’est pas facile de se rendre compte de cette évolution insidieuse. L’oreille de l’instrumentiste s’habitue au fur et à mesure, et il faut vraiment prêter une attention particulière pour entendre que l’instrument n’est plus homogène et que sa sonorité n’est plus celle que l’on a choisie à l’origine.
La fréquence d’accordage dépend de plusieurs paramètres :
- la qualité des anches et des peaux, leur vieillissement
- la fréquence et l’intensité de l’utilisation de l’instrument
- les conditions de stockage, de transport de celui-ci
- le vibrato (ou brio) de l’instrument : moins le vibrato d’origine est important (accord sec ou ½ swing), plus on entendra facilement la moindre modification de brio.
- votre envie de modifier le brio d’origine de votre instrument
- … et bien évidemment, votre oreille, votre tolérance aux changements
Aussi je vous conseille de venir régulièrement faire entretenir votre accordéon, surtout si vous jouez souvent. Rien n’est plus agréable que de redécouvrir la « vraie » sonorité de son instrument favori.
Je vous accueille donc, sur RDV (tel au 07 80 59 55 17), pour une reprise d’accord (contrôle des fuites, vérification des peaux et rectification des notes les plus fausses), ou un accordage complet (contrôle de la compression, vérification et changement éventuel des peaux musique, accordage de toutes les voix de l’instrument). Ou encore pour un changement de brio (pour en savoir plus sur le brio, lisez la suite …). Tout (ou presque) est possible, alors n’hésitez pas à me contacter.
Quelques informations supplémentaires : Tout d’abord, une petite définition simple de ce qu’est le brio : il s’agit d’une différence d’accordage plus ou moins importante entre les deux (ou 3) voix « flûtes » d’une main droite d’accordéon. Par essence, toutes les voix de la main gauche sont accordées « justes », ainsi que le basson (grave), le piccolo (aigu), et 1 voix flûte (medium) de la main droite. Et c’est la 2nde voix flûte qui est légèrement « désaccordée » vers l’aigu pour créer la vibration qui forme le brio. Plus la différence est grande, plus celui-ci est important. Lorsqu’il y a une 3ème voix, celle-ci est également « désaccordée », mais vers le grave, on obtient alors le « 3 voix musette » ou « super musette ».
Il existe plusieurs types de « brio », appelés aussi parfois « vibrato » ou « brillance » : vous trouverez ci-dessous les plus courants et les plus représentatifs, mais toutes les nuances entre chaque sont possibles.
« Unisson » ou « sec » ou « plat » : Un accordage « sec » est un accord sans aucune vibration entre les deux voix flûtes. Il est principalement apprécié sur les modèles « basses chromatiques », aussi appelés modèles « classiques » ou « de concert ». Il est relativement rare sur les modèles « standards » à 2 ou 3 voix, car les deux flûtes, justes toutes les deux, jouées ensemble mais sans vibration, n’apporteront qu’un peu de puissance sonore supplémentaire, mais très peu de richesse en terme de sonorité. Cet accordage « sec » peut toutefois être intéressant si une des deux flûtes est en boite de résonance alors que l’autre est hors-boite (sur un « 4 voix main droite » par exemple) : cette combinaison apporte une couleur chaude, et une puissance accrue. Il est particulièrement appréciée des adeptes de sonorités droites mais riches (tango ou balkans) ou encore dans le jazz. On pourra de plus obtenir plusieurs configu-rations de registres, enrichissant ainsi les possibilités sonores de l’instrument.
« ½ swing » à « swing » : De 0,5 à 1,5 battements par seconde (+ 0,5 à 1,5 Hz) Un accord « ½ swing » offre une vibration inférieure à 1 battement/seconde, ce qui est à peine perceptible, mais apporte une couleur et une puissance de son très intéressantes. Supérieur à 1 battement/seconde, cet accordage « swing » est particulièrement apprécié chez les diatonistes.
« Américain » : de 1,5 à 2,5 battements par seconde (1,5 à 2,5 Hz) C’est l’accordage le plus polyvalent, qui permet d’aborder un maximum de répertoires différents, tels que variétés, musette, jazz … Ce brio « moyen » peut de plus être atténué ou accentué, donc être plus ou moins brillant. On le trouve souvent d’usine sur les modèles semi-professionnels à 3 ou 4 voix, avec ou sans boite de résonance.
« Céleste » : de 2,5 à 4 battements par seconde (2,5 à 4 Hz) Le plus couramment installé sur les modèles standards d’étude à 2 voix. Sur un 3 voix avec basson, on l’appelle aussi « musette léger » car c’est le meilleur compromis pour qui veut bénéficier d’une sonorité musette tout en conservant les registres basson et bandonéon.
« Musette » (si 2 voix) ou « Super musette » (pour les 3 voix) : de 4 à 6 battements par seconde, voire plus (4 à 6 Hz) Son caractéristique qui a donné ses lettres de noblesse a un certain style de forme musicale, il constitue la dernière forme d’accordage. Il est typique, et sera difficile à utiliser dans d’autres styles musicaux. La particularité du « 3 voix musette » est le très grand écart qui va exister entre la flûte haute et la flûte basse (qui peut excéder 12 Hz) et qui donne donc une puissance et une brillance inégalée, que certains apprécient énormément, … et d’autres absolument pas ! Ce n’est pas pour rien qu’on le surnomme « super musette » !!!
Si vous voulez avoir un aperçu sonore des explications précédentes, je vous invite à visiter cette page , tirée du site web dia.to, qui en donne plusieurs exemples.